Oct 14, 2020
1108 Views
1 0

Réflexions sur la rat race : Seb

Written by Seb
Temps de lecture estimé : 8 minutes

Réflexions sur la rat race : Seb

Je pensais en avoir fini avec cette série, mais j’ai décidé de la continuer. En fait, ça risque d’être une suite sans fin cette histoire 🙂

Après Jean-Pierre, Anita et Amir, j’ai décidé que j’allais parler d’un sujet très intéressant, accrochez-vous… je vais vous parler de moi 🙂

Certains me connaissent un peu mieux, pour avoir eu des contacts personnels avec moi par mail ou en face à face, alors j’ai décidé d’en dévoiler un peu plus.

Pour votre info, la semaine dernière j’ai eu une petite formation de 2 jours sur l’influence et la manipulation. C’est tout à fait le genre de sujet qui me passionne au plus haut point. Je sais que le cerveau humain ne fonctionne pas toujours de manière rationnelle et de plus en plus de sujets de ce type font surface, je m’y intéresse donc.

Une des raisons pour lesquelles j’ai écrit cette petite série d’articles sur la rat race de mes collègues, c’est pour vous montrer des choses à ne pas faire.

Sans le savoir, j’ai utilisé un des leviers d’influence que j’ai vu en formation. On a appris – entre autre – que raconter des histoires de manière négative (les choses à ne pas faire) était beaucoup plus efficace que simplement exposer des faits. J’espère que cette série aura eu l’effet escompté, libre à vous d’en tirer vos conclusions 🙂

Mais j’ai confiance en vous : si vous suivez mon blog, ou d’autres sur le sujet des finances personnelles, c’est une preuve que vous avez compris que la rat race n’était pas la vie.

Allez, parlons de moi. On y va !

Formation

1995, j’ai 15 ans, je suis un ado assez turbulent qui doit faire un choix pour son futur. C’est quand même difficile à cet âge-là de devoir choisir quel chemin ou veut tracer, vous ne trouvez pas ? Mes résultats scolaires ne me permettaient pas de faire des études, j’ai dû faire le choix de faire un apprentissage.

Aimant les technologies, l’informatique, la science, la physique et tous ces trucs, je me suis dirigé vers un apprentissage d’électricien. J’aurai voulu faire électronicien mais j’ai loupé le test d’aptitude d’entrée 🙂 Heureusement d’un côté, car je sais que j’aurai loupé l’apprentissage car je n’avais simplement pas le niveau.

Je me lance donc dans un apprentissage de 4 ans, 4 jours par semaine sur des chantiers ou des gros bâtiments industriels, et 1 jour par semaine en cours.

Après 2 ou 3 ans, je me suis rendu compte que je n’aimais pas particulièrement ce job, et encore moins le fait de devoir me lever tôt tous les matins pour faire des trucs qui ne me plaisaient pas plus que ça. Je venais de découvrir (sans le savoir) ce que c’était que la rat race.

Franchement, j’en ai chié pendant ces années 🙂 Mais comme j’avais commencé cet apprentissage, je ne voulais pas l’arrêter car ça aurait signifié que j’aurai dû recommencer quelque chose depuis le début.

J’ai dû souvent m’accrocher, beaucoup travailler pour avoir les notes requises, continuer à me lever tous les matins… Heureusement, à cette époque je vivais chez mon père la semaine. Mon père était entrepreneur dans la construction, il savait pourquoi il se levait tous les matins, et il était là pour me faire me lever, parfois même avec un verre d’eau sur la figure parce que je trainais dans le lit 🙂

Quand j’y repense, je l’ai maudit plusieurs fois à cette époque 🙂 mais je le remercie de m’avoir poussé, même si c’était pas dans la bonne voie. Ca aura fait de moi la personne que je suis aujourd’hui.

Je termine donc cet apprentissage en 4 ans, à l’âge de 19 ans, avec des notes à la raclette mais suffisantes pour obtenir mon CFC.

Tant mieux, une bonne chose de faite. Mais là j’avais vraiment besoin de faire un break, juste faire autre chose.

Armée

A 19 ans, CFC en poche, je savais que j’allais devoir faire l’école de recrues prochainement. N’ayant plus du tout envie de travailler comme électricien après ces mois de stress pour le CFC, j’ai contacté un capitaine qui s’occupait du recrutement et je lui ai demandé si c’était possible d’avancer mon école de recrues d’une année, histoire de ne pas perdre trop de temps. Aucun problème pour lui et 3 semaines plus tard je partais à Bülach (canton de Zürich) dans une compagnie de transmission d’état-major.

Les transmissions c’était tranquille et ça m’allait bien. Pendant que certains de mes potes étaient transmission d’infanterie à Fribourg et passaient leurs journées à courir à côté des jeep pour tirer des fils, nous on était installé tranquillement dans ces jeep pour faire la même chose, c’était assez cool 🙂

Je vous rassure, on courait quand même (souvent pour rien), mais pas autant que d’autres.

Petit hic pour moi à l’armée : comme j’avais fait avancer mon école de recrues, ce que personne ne fait en général, j’ai été rapidement repéré par le colonel de la caserne. Et celui-ci m’a désigné volontaire pour que je devienne sous-officier. Il faut savoir que dans l’armée Suisse, l’armée a le droit de te désigner futur sous-off et tu n’as pas le droit de refuser.

Bon après tout, je me suis dit que comme je n’avais que 19 ans et pas de grosse motivation à retourner sur des chantiers, c’était une expérience intéressante à prendre. De toute façon je n’avais pas le choix alors autant prendre ça du bon côté.

Fin de l’école de recrues en novembre 1999, je retourne quand même sur des chantiers pour gagner un peu d’argent en attendant de faire mon école de sous-officier et janvier 2020.

Je fais l’école de sous-off en janvier 2020, suivie du paiement de galons dans la foulée. Tout s’est bien passé, j’étais un « chef » proche des troupes et apprécié des supérieurs, aucun problème de côté-là.

Recevez mon ebook gratuit et découvrez 15 méthodes simples (+ bonus) pour économiser de l'argent rapidement et efficacement !

Informatique

L’informatique a toujours été une passion pour moi, depuis gamin. Malheureusement dans les années 2000 c’était encore compliqué de pouvoir se former là-dedans, les écoles demandaient d’avoir des maturités ou des super notes, ou encore de faire des passerelles. Je n’avais pas les notes requises, pas assez de diplômes et pas le temps de faire une passerelle, car je voulais gagner ma vie et en profiter. J’ai donc recommencé à bosser comme électricien pendant quelques temps.

Mais rapidement j’en ai eu vraiment marre de ce travail et j’ai commencé à chercher ce que je pouvais faire d’autre qui me plairait plus.

Je vous passe les détails mais je me suis retrouvé un jour en mars 2001 à passer un test d’aptitude / examen d’entrée pour l’école d’ingénieur en informatique de gestion à Sierre.

On était environ 150 dans l’amphithéâtre de l’hôpital à faire ce test. Des maths, du français, de la compta, de l’allemand, de l’anglais, de la logique… J’avais face à moi des gens qui avaient des matus, des diplômes de commerce, 2 ou 3 électriciens, et j’en passe…

A la fin de l’examen, on discutait tous ensemble dehors en se demandant comment ça c’était passé. Pour la majeure partie d’entre eux ça avait tout bien été sauf la logique. Pour moi c’était l’inverse, j’avais cartonné en logique et merdé un peu tout le reste. Merci le CFC d’électricien 🙂

Un peu défaitiste, j’ai attendu le résultat pendant quelques jours, en pensant avoir largement loupé. Mais là surprise, mon téléphone sonne : « Bonjour Monsieur, nous vous annonçons que vous avez été sélectionné pour faire partie de l’école. Rendez-vous en août 2001 pour la rentrée ».

YESSSSS, trop content 🙂

Etudions l’informatique

Quelle désillusion quand j’ai commencé cette école… 75% du temps était dédié à des branches qui ne m’intéressaient pas du tout : allemand, anglais, français, maths trop poussées (pour moi), gestion, économie, droit et je sais plus quoi. Le reste c’était du pur informatique avec des algorithmes en langage C, mais aussi du Visual Basic, le tout avec des profs passionnants. Heureusement qu’il y avait cette partie-là.

Mais bon, j’ai quand même loupé la première année. Je n’arrivais pas à suivre et n’étais pas assez travailleur. Il faut dire quand même que c’était dur de retourner à l’école à 100% après avoir fait un apprentissage ou tu es toujours en mouvement, ou l’armée où c’est un autre style de vie.

Fin d’année scolaire en juin et reprise fin août, j’avais quelques jours pour me remettre les idées en place. J’ai pris un job d’été d’électricien pendant cette période, pour gagner un peu d’argent. Cette période a sûrement été salvatrice pour moi, car elle m’a prouvé que je ne voulais être électricien et aller sur des chantiers. C’est certainement ce qui m’a aidé à garder la motivation nécessaire pour terminer ces études et travailler dur. J’ai donc fini ces études (non sans mal) en 3 ans. J’ai même fini en apothéose avec une note de 6 (sur 6) à mon travail de diplôme en entreprise 🙂

Ceci m’a d’ailleurs fait comprendre que quand on faisait une chose qu’on aimait, c’était quand même plus facile d’être motivé. Pendant ce travail de diplôme j’ai passé 80% de mon temps à faire du développement et c’est ce que j’aimais faire.

A part une grande fierté pour moi et mes parents qui m’ont toujours soutenu, cette note m’a également ouvert les portes de l’entreprise dans laquelle j’ai fait mon travail de diplôme et ils m’ont proposé de m’engager comme développeur.

Ils m’ont donc engagé en février 2005, pour un salaire de 4’350 chf par mois. Pour info c’était à peine plus que ce que j’aurai eu comme salaire d’électricien… J’avais un peu les boules, mais au moins la passion m’habitait 🙂 Et ce salaire a augmenté assez rapidement par la suite.

Finances personnelles

A cette époque j’avais 25 ans. Je vivais encore chez ma maman et étais habitué à ne presque rien dépenser. J’avais un taux d’épargne qui tournait autour de 65%, ce qui m’a permis de rapidement économiser une somme assez importante.

Mais comme un débile que j’étais à l’époque, la question de rat racer que je me suis posée a été la suivante : Comment je vais pouvoir dépenser cet argent ?

Vous imaginez la réponse à cette question ? Je vous donne des indices :
– Bagnole chère (Audi S3)
– Voyages
– Sorties avec les potes, restaurant, bars, etc, etc.

Et surtout, aucun investissement là-dedans, ni même aucun plan. Le seul plan que j’avais, c’était un plan de dépenses. Et il a marché du tonnerre 🙂

Je ne regrette rien, ce qui est fait est fait. N’oubliez juste pas que c’est un bon exemple de chose à ne pas faire.

Rat race

La rat race était en train d’avoir raison de moi. Mes dépenses sont rapidement devenues quasiment égales à mes revenus et je ne pouvais pas me permettre de faire trop d’écarts.

Après quelques années dans cette entreprise, j’ai décidé de changer d’employeur.

D’une part pour voir autre chose et d’autres personnes, d’une autre part parce que j’avais reçu une offre d’emploi pour travailler comme développeur à Lausanne avec un salaire 33% supérieur à celui que j’avais à l’époque en Valais. J’ai accepté cette offre un peu par appât du gain, mais cette décision m’aura coûté très cher au final.

Je me suis encore plus rendu compte que je n’étais pas en adéquation avec le monde du travail, et pas en phase avec ce nouvel employeur (une société de service). Surtout, je travaillais loin de chez moi et faisais les déplacements. 2h de déplacement tous les jours pour aller à Lausanne, quand tout allait bien. De quoi beaucoup méditer et réfléchir au sens qu’on veut donner à sa vie. C’était dur, mais je m’accrochais à un « bon » salaire.

J’étais célibataire à ce moment-là, souvent de mauvaise humeur, un peu déprimé, presque en train de devenir alcoolique… Typique de la rat race, comme on le sait.

Et je n’avançais pas dans ma vie professionnelle en parallèle à ça, j’avais clairement fait un mauvais choix et ne pouvais pas revenir en arrière.

Bref, pas dans un bon état d’esprit. De nouveau, merci la rat race 🙂

Santé

J’étais stressé, des premiers soucis de santé ont fait leur apparition… Rien de bien méchant dans l’immédiat mais : hypertension, surproduction d’acidité gastrique, douleurs à l’estomac, douleurs dans le dos et la nuque, etc.

Le plus fou quand on y pense, c’est qu’on fait partie d’un système, et on bosse pour un business. Le problème c’est que ce business n’est pas le nôtre, alors pourquoi se faire autant de soucis ? La peur de perdre son job ? On devrait pouvoir se dire simplement : Allez, je fais mon job et je rentre chez moi. Mais on trouvera toujours des personnes pour dire qu’on n’en fait pas assez et qu’on n’est pas méritant. C’est un peu paradoxal vous ne trouvez pas ?

C’est la rat race qui fait que les problèmes du business deviennent nos problèmes, et c’est ça qui nous fait avoir des soucis, et plus particulièrement des soucis de santé.

Et quand on y pense plus en détail : le business appartient au boss, et c’est ce boss qui nous délègue ses soucis, car c’est lui qui devrait les avoir, vu que c’est lui le propriétaire du système… Mais au contraire, le boss délègue ses soucis et en plus il récolte les lauriers du dur labeur fourni par ses employés… vous voyez le cadran du cash-flow ?

2010

Cette année-là, j’ai fait connaissance avec une femme qui est devenue mon épouse depuis 🙂 Elle m’a bien aidé à sortir la tête de l’eau.

Ce boulot ne me plaisait pas et comme je l’ai dit plus haut, quand quelque chose ne me motive pas, je ne fais pas beaucoup d’efforts… 🙂

L’année suivante, la société qui m’employait a été frappée par la crise financière qui sévissait à cette époque et a dû se séparer de quelques-uns de ses employés.

Naturellement, j’ai été un des premiers de la liste et je me suis fait licencier. Je n’ai pas été surpris et j’étais déjà en train de chercher un autre emploi à ce moment-là donc ça a été. En plus c’était pendant l’été 2011 et j’ai eu 2 mois payés sans avoir besoin d’aller travailler, j’ai pu me refaire une petite santé tranquillement.

Suite à ça, j’ai trouvé un autre travail comme développeur pour une grande enseigne de magasins. Ce boulot m’a permis de me rapprocher de chez moi (25 minutes de trajet au lieu de 60), et de faire un job plus motivant.

J’y ai travaillé pendant 7 ans, avant que la rat race ne repointe le bout de son nez… comme le verrez plus tard.

Vous voulez connaître la suite ? Elle va arriver prochainement 🙂 Pour être sûr de ne pas la manquer, inscrivez-vous à la newsletter 🙂

Recevez mon ebook gratuit et découvrez 15 méthodes simples (+ bonus) pour économiser de l'argent rapidement et efficacement !

Article Categories:
Rat race

Commentaires sur Réflexions sur la rat race : Seb

2 réponses à “Réflexions sur la rat race : Seb”

  1. David dit :

    Intéressant, je me retrouve assé dans cette article. C’est ce que je vis depuis quelques années avec le domaine du développement IT. Impatient de connaître la suite.

    Salutations David

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.