Investir en Suisse : Guide du débutant
Retour aux sources du blog dans cet article. J’ai envie de me recentrer un peu sur le but premier de ce blog, à savoir : apprendre aux gens à trouver leur liberté financière.
Et je me mets à la place d’un visiteur qui serait arrivé ici en ayant fait une recherche Google du type « comment commencer à investir en Suisse ». J’ai donc décidé de faire un guide destiné aux investisseurs débutants.
Voici donc ce guide du débutant pour investir son argent en Suisse, j’espère qu’il vous plaira.
Ce guide tiendra sur plusieurs articles, du fait du nombre importants de mots qu’il va contenir 🙂 Et je sais que Google aime les articles longs, mais personnellement je trouve insupportable les posts de 5’000 mots, je trouve ça impossible à lire à la longue et j’ai besoin de pauses… 🙂
Nous sommes donc ici dans la première partie du guide. Vous pourrez retrouver les parties 2 et 3 prochainement.
Dans ce guide, vous apprendrez ce dont vous avez besoin pour commencer à investir, les options disponibles en Suisse et comment éviter les pièges courants lorsque vous débutez.
À la fin de celui-ci, vous disposerez des connaissances, des outils et d’une liste de contrôle étape par étape nécessaires pour franchir les étapes suivantes de votre parcours d’investisseur.
Je vous donnerai également de nombreux autres conseils tout au long de ce guide. Nous avons beaucoup de choses à couvrir ici, alors préparez la boisson de votre choix, mettez-vous à l’aise et commençons 🙂
À qui s’adresse ce guide de l’investisseur ?
A mes débuts, il était difficile d’apprendre à investir. Je veux dire : on sait qu’on a besoin d’autre chose pour passer au palier supérieur. Mais quoi ?
Trouver des informations fiables, factuelles et impartiales sur les investissements, en anglais, adaptées à la Suisse, était un défi.
J’ai un peu appris à la dure – de penser que le regroupement des assurances-vie dans un pilier 3a était une bonne idée, ou que l’achat d’actions individuelles auprès d’une banque était bien, j’ai fait beaucoup d’erreurs…
Mais grâce à ces erreurs, j’ai également pu prendre des décisions plus judicieuses et mieux informées.
Ce guide s’adresse donc à tous ceux qui souhaitent commencer à investir et qui peuvent s’identifier à ce qui précède. Et je sais qu’il y a du monde au portillon 🙂
Dois-je commencer à investir ?
Pour commencer, je vais partir du principe que vous êtes probablement arrivé sur cette page après avoir cherché sur Google « comment commencer à investir » ou « investir en Suisse », vous connaissez donc probablement les avantages d’investir.
Ce guide n’a donc pas pour but de vous expliquer pourquoi vous devriez ou non commencer à investir.
Vous comprenez déjà la puissance des intérêts composés sur le long terme, que même Albert Einstein décrivait comme « la huitième merveille du monde ».
Si vous avez besoin d’un petit rafraîchissement rapide, voici quelques liens pour récapituler :
– Article : la puissance des intérêts composés ;
– Calculatrice en ligne : Calculateur d’intérêts composés avec versement mensuel ;
– Quelques véhicules d’investissements intéressants.
N’oubliez pas que le meilleur moment pour investir, c’était il y a 20 ans. Le deuxième meilleur moment est maintenant.
Questionnement
Si vous ne l’avez pas encore fait, prenez le temps de réfléchir au « pourquoi » de tout cela. Pourquoi vous voulez investir votre argent ?
Pourquoi voulez-vous vraiment avoir X CHF dans Y ans ?… Et pourquoi devriez-vous répondre à ça ?
Parce qu’investir peut devenir réel. Il suffit de se demander « mais qu’est-ce que je suis en train de faire et de devenir ? », et d’y répondre rapidement.
Au moment où j’écris ces lignes, je vois que le marché était en baisse de plus de 30% il y a une année, la plus grande partie de cette baisse se produisant en moins de 3 semaines.
Imaginez un peu.
Vous avez transféré 100’000 CHF de vos économies sur un compte d’investissement, et le mois suivant, la valeur du compte est de 70 000 CHF. Comment vous sentiriez-vous ?
Vous pourriez paniquer et faire quelque chose de fou, comme fermer votre compte d’investissement et essuyer une perte énorme. Et vous ne voudrez jamais faire cela.
Il vous faut un plan à long terme, un objectif final lointain. Sans un plan à long terme, cette baisse de 30 % du marché vous mettrait dans la m***.
Les bases d’un investissement réussi en Suisse
Une fois que vous avez une idée des raisons qui vous poussent à investir, vous devez mettre de l’ordre dans vos finances.
Qu’est-ce que ça signifie exactement ?
Soyons tactiques. Réfléchissons par étapes (vous pourrez les retrouver plus en détails dans l’article Les 7 étapes de l’indépendance financière).
Vous devez comprendre vos dépenses mensuelles (et idéalement annuelles) pour vivre en Suisse, et combien vous pouvez vous permettre d’investir régulièrement.
C’est là qu’un budget vous aidera à établir les chiffres réels. Malgré la douleur et la pénibilité de devoir faire un budget, il est essentiel d’avoir une image réelle de votre situation financière.
Cette étape est surtout importante car elle vous permet de mesurer l’endroit où vous vous trouvez maintenant, afin de pouvoir chercher des axes d’améliorations à mettre en place pour aller vers l’endroit où vous voulez aller.
Il faut y regarder de plus près et tenir compte du coût réel de la vie en Suisse. Ne négligez pas le coût « réel » de la vie : votre assurance maladie, votre facture fiscale annuelle, les frais d’AG et tous les autres frais doivent être pris en compte pour obtenir une image claire.
Lecture conseillée : L’article connaitre de ses dépenses.
Fond d’urgence
Vous voudrez également constituer sur votre compte bancaire une réserve de liquidités en francs suisses de 3 à 6 mois pour faire face à des dépenses imprévues. C’est ce qu’on appelle un fonds d’urgence. Il s’agit d’argent destiné à couvrir une véritable urgence – le toit de votre maison s’effondre, un traitement médical spécial à l’étranger ou si vous perdez votre emploi.
Ca peut arriver… c’est la vie.
Pour ce fonds, certains conseilleront de la garder de l’argent liquide, à utiliser si nécessaire. Moi je l’ai quand même investi dans un ETF, pour éviter qu’il ne soit grignoté par l’inflation au fil du temps, au risque d’en perdre un partie dans un creux de montagne russe. A vous de voir comment vous voulez faire, vous êtes libres de faire votre choix.
Quelques règles d’or
Et avant de décider de la meilleure façon de placer votre argent, gardez quelques autres « règles d’or » à l’esprit :
- Ne vous attendez pas à des rendements réguliers et constants à court terme… ça va être des montagnes russes, il faut le savoir ;
- Avez-vous vraiment « besoin » d’une nouvelle voiture tous les deux ans… la valeur des voitures chute comme une pierre et engloutit votre capital ;
- Vous ne devriez pas investir si vous avez des dettes de carte de crédit… Éliminer agressivement ces créances douteuses le plus rapidement possible (c.f les dettes coûtent très cher) ;
- Investir comporte des risques.
Une fois que vos bases financières seront posées et votre état d’esprit sera le bon, vous serez prêt à commencer à établir votre profil de risque.
Comprendre votre profil de risque
Comme nous l’avons mentionné plus haut, l’investissement s’accompagne de risques.
Comprendre le niveau de risque que vous serez capables d’accepter est un choix très personnel, et il n’existe pas de règles concrètes à cet égard, mais seulement des lignes directrices générales.
Votre niveau de risque aura un impact direct sur la structure de votre portefeuille d’investissement. Nous reviendrons sur ce point plus tard, mais de manière générale : Plus vous prenez de risques, plus vous détenez d’actions.
Les actions présentent une grande volatilité à court terme et des fluctuations de prix plus importantes, mais c’est sur le long terme que les gains sont les plus importants.
Mais à court terme, les actions sont très risquées.
Cependant, pour quelqu’un qui a un horizon de placement de plus de 10 ans, une allocation élevée d’actions se traduira par des récompenses importantes plus tard. Mais à court terme, le chemin sera semé d’embûches pour y parvenir.
Cela dit, vous devez pouvoir dormir confortablement et éviter de devenir enragé après avoir lu un article sur un krach financier à venir dans les journaux.
N’oubliez pas : le risque est récompensé. Et si vous ne prenez aucun risque, le rendement de votre investissement sera proche de zéro. Vous seul pouvez décider de cet équilibre.
À quoi ressemble l’investissement « sans risque » ?
Tout investissement comporte un risque – clarifions d’abord ce point.
Mais, pour dire les choses simplement, un compte d’épargne auprès d’une banque suisse est proche du risque zéro. L’argent sera toujours là, quoi qu’il arrive dans le monde – la Suisse a une grande sécurité pour ça !
Mais malheureusement, vous n’obtiendrez que 0,05 % d’intérêts, soit bien moins que le taux d’inflation de 1,2 %. Vous ne le voyez peut-être pas directement, mais vous perdez de l’argent. Vous n’obtiendrez jamais aucune liberté financière de cette manière et, chaque année, vous aurez de moins en moins de pouvoir d’achat.
À quoi ressemble un investissement « à faible risque » ?
Les investissements axés sur les obligations d’État et les obligations d’entreprise constituent la base d’un portefeuille d’investissement à faible risque. Ils vous permettront de protéger votre pécule contre les baisses du marché, tout en continuant à combattre l’inflation et à réaliser un faible rendement chaque année.
Les investissements à faible risque conviennent mieux à ceux qui cherchent à protéger ce qu’ils ont déjà, et non pas à faire fructifier agressivement ce qu’ils veulent.
À quoi ressemble un investissement « à haut risque » ?
Comme mentionné ci-dessus, les investissements à haut risque portent généralement sur 75 à 100 % d’actions. Mais selon votre situation financière, votre âge, votre emploi, votre taux d’épargne et votre situation personnelle, ce « risque élevé » peut ne pas l’être du tout !
Plus votre horizon temporel est long, moins les choses sont risquées. N’oubliez pas que le risque est relatif à votre horizon temporel.
Et on peut dire que le plus grand risque est de ne prendre aucun risque et de laisser son argent à la banque.
Quel type d’investisseur êtes-vous ?
Essayons de déterminer quel type d’investisseur vous pourriez être, en plus d’être un nouvel investisseur 🙂
J’aimerais bien mettre tout ça dans une calculatrice dynamique qui crache votre profil de risque comme ils en ont dans nos grandes banques, mais j’en suis pas encore là 🙂
Voici quelques questions qui sont habituellement posées :
- Quel âge avez-vous ?
- Combien de temps prévoyez-vous d’investir ?
- Quelle est la valeur approximative en CHF de vos économies et des autres actifs (par exemple, les biens immobiliers) que vous possédez ?
- Qui d’autre dépend de votre patrimoine (enfants ?)
- Avez-vous des dettes ?
- Prévoyez-vous de faire un achat important (par exemple une maison) dans les 3 prochaines années ?
- Avez-vous une pension privée ? (par exemple, le pilier 3a)
- Quelle part de vos revenus pouvez-vous confortablement épargner chaque mois ?
- Comment réagiriez-vous si le marché baissait de 20% en un mois ?
- Et qu’il y en aura encore 10 % le même mois ?
Voyons rapidement comment vous pourrez définir votre propre profil d’investisseur avec quelques exemples.
Exemples de profil de risque
On va faire ça avec deux exemples de profils de risques très simples. J’ai inventé deux personas qu’on va pouvoir étudier selon leur situation personnelle. Cette étude va nous donner le type de portefeuille ou d’investissements qu’ils devraient faire.
1. Aline Ambitieuse

Aline Ambitieuse
Jeune de femme de 27 ans, Aline est mariée et occupe un poste de programmeuse bien rémunéré dans une grande entreprise de technologie à Genève. Elle est sur la voie de la carrière et progresse dans l’entreprise. Ce travail lui permet d’avoir un taux d’épargne de 40 %, et elle aime vivre sans trop dépenser.
Evaluation : Profil à haut risque.
Aline a un bon emploi et met déjà de côté une bonne partie de ses revenus chaque mois. Il n’est donc pas nécessaire de toucher aux investissements et elle dispose d’une certaine flexibilité si elle a besoin de liquidités. Et ça c’est sans compter son mari. Le fait d’être bien dans son entreprise est un autre avantage pour elle et lui donne la sécurité de ses revenus.
Compte tenu de son âge, elle devrait avoir un horizon d’investissement à long terme de plus de 10 ans lui permettant de profiter des gains boursiers à venir. Amanda pourrait détenir plus de 75 % des actions de son portefeuille.
2. Jules Peureux

Jules Peureux
Jules est nouveau dans le monde de l’investissement et a 28 ans.
Il cherche à changer d’emploi prochainement, recherche activement une propriété et prévoit d’acheter un appartement à rénover dans les trois prochaines années, pour lequel il aura besoin d’un apport de 120’000 CHF pour le prêt hypothécaire.
Evaluation : Profil de risque faible.
Pourquoi ? Étant donné que Jules aura besoin de liquidités dans trois ans, il doit se concentrer sur la préservation de sa réserve de liquidités. Investir sur trois ans est un délai trop court pour obtenir un rendement fiable et très intéressant sur le marché boursier.
Ce délai est trop risqué pour les actions, et vous pourriez voir une baisse importante perturber ses projets d’achat d’appartement. Comme il s’agit d’un nouvel investisseur, il pourrait paniquer si cela se produit et retirer ses investissements à perte.
Étant donné que Jules cherche également à changer d’emploi et qu’il pourrait avoir des frais de rénovation pour l’appartement, il devrait se constituer une trésorerie et en détenir une partie sous forme d’obligations d’État ou d’entreprises à court terme (pas suisses !) pour lutter contre l’inflation. En parallèle il a intérêt à augmenter le plus possible son taux d’épargne.
Et vous ?
Et vous, comment avez-vous défini votre profil de risque ?
Voici le mien : il a été défini comme profil à haut risque.
Les raisons sont les suivantes :
- Horizon de placement > 10 ans ;
- Pas d’achat immobilier (résidence principale) prévu dans les 3 prochaines années ;
- Haute tolérance au risque, je sais que le marché peut faire le yoyo ;
- Pas de dettes (presque pas 😉 ) ;
- Un bon taux d’épargne.
Fin de la première partie
C’en est tout pour cette première partie !
>> Lecture recommandée : Investir en Suisse. Guide du débutant partie 2 : Investissement
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