La différence entre une bonne dette et une mauvaise dette
Depuis mon enfance, pendant toute mon éducation j’ai pu entendre dire que ce n’était pas bien d’avoir des dettes parce que c’était dangereux.
Je pense (je sais) qu’inconsciemment j’ai toujours associé une dette à quelque chose de négatif. Il m’a fallu beaucoup de temps pour me débarrasser de cette idée, de cette barrière psychologique comme on dit en hypnose (oui, vous vous souvenez que je fais de l’hypnose? 🙂 ). Et je vous garantis que je vois maintenant tous les jours des personnes qui subissent cette barrière psychologique.
Un jour j’ai eu l’envie de m’intéresser à la liberté financière (voir l’article : qui suis-je) et j’ai lu le sublimissime livre Père Riche, Père Pauvre de Robert Kiyosaki. En fait Robert explique que lors d’une discussion avec son père riche, celui-ci lui expliquait qu’il n’avait pas les moyens d’acquérir un immeuble qu’il convoitait. Mais qu’il pouvait le faire par le biais d’un emprunt hypothécaire, ce qui allait le rendre extrêmement riche des années plus tard.
J’ai compris grâce à ce livre qu’il y avait donc 2 types de dette, et je peux vous dire que cette lecture a changé ma vie et ma vision du monde.
Encore un truc d’hypnose : chacun voit le monde selon ce qu’il est lui-même, par exemple le verre est-il à moitié vide ou à moitié plein?
Mais alors, c’est quoi la différence ?
Voici ma définition : Une bonne dette est utilisée pour mettre de l’argent dans votre poche, comme dans le cas d’un actif. Une mauvaise dette fait sortir de l’argent, c’est ce qu’on appelle un passif.
Que les milléniaux ne se trompent pas, il n’y aucun rapport avec le bon et le mauvais chasseur, ça c’est un autre débat 😉
Une bonne dette
Une dette peut être utilisée comme levier, principalement pour l’acquisition d’un bien immobilier (rarement pour un autre investissement).
Imaginez que vous souhaitiez acheter un appartement de 200’000 CHF dans le but de le louer à un loyer de 1’000 CHF par mois.
La banque sera d’accord de vous prêter 80% du montant (pour autant que vous respectiez certaines conditions). De votre côté vous aurez 40’000.- à sortir de votre poche pour acquérir cet appartement et la banque mettra la différence, soit 160’000 CHF.
Cette dette aura un coût pour vous, environ 3% chaque année en comptant l’amortissement (1% annuel minimum) et les intérêts, ce qui équivaut à 160’000 * 3% = 4’800.- par année, donc 400.- par mois. Notez que ce coût diminuera chaque année, du fait de l’amortissement.
Vous venez de contracter une bonne dette, car celle-ci met de l’argent dans votre poche vu qu’elle vous ramène 1’000.- et ne vous coûte que 400.-. Dans cet exemple le cash-flow est de 1’000 – 400 = 600, c’est donc une bonne dette.
Une mauvaise dette
J’en ai fait l’expérience malgré mois une fois… voici l’histoire. Un jour j’ai décidé que je voulais m’acheter une grosse voiture, une belle Audi S4 (333 cv, magnifique) à 40’000.-. Comme je n’avais que 15’000 CHF de disponible j’ai décidé de faire un crédit privé de 25’000.- sur 48 mois avec des mensualités de 583.- pour financer la voiture.
Coût total de ce crédit : 48 * 583 = 27’984 CHF, disons 28’000.
La réalité m’a vite rattrapé et heureusement je dirai.
Il faut savoir qu’une voiture comme celle-là consomme beaucoup, l’essence me coûtait environ 400.- par mois. L’assurance aussi coûte cher, environ 300.- par mois, sans compter l’entretien.
Au total cette voiture me coûtait 583 + 400 + 300 = 1’283.-, tous les mois. Après quelques mois j’ai fait mes calculs et j’ai compris que j’aurai pu économiser une grosse partie de ces dépenses : Sans crédit, avec une voiture qui consomme 2 fois moins et moins chère en assurance ça ne me ferait dépenser plus que 200 + 200 = 400.- par mois, donc 883.- d’économie…
Pas mal non? Surtout pour une dépense que je qualifierai d’obligatoire, car c’était mon seul moyen de transport possible pour me rendre au travail.
Après avoir compris mon erreur et vu mon compte en banque ne plus se remplir pendant des mois, j’ai décidé de me séparer de cette voiture après 24 mois, pour en prendre une moins chère à l’utilisation et l’assurance, et surtout sans crédit.
Au final, cette voiture m’a fait dépenser : 24 mois * 1’283 = 30’792 !
Si je déduis ce que j’aurai pu économiser avec une voiture moins chère (24 * (583 + 300) = 21’192), ça nous donne 30’792 – 21’192 = 9’600.-, quasiment 10’000 en 2 ans!
Mais attendez ce n’est pas tout, il fallait que je rembourse le reste du crédit en vendant ma voiture. En payant normalement les mensualités, j’avais remboursé la moitié du crédit, donc 14’000.-, il m’en restait donc tout autant à rembourser.
La voiture a été vendue… 16’500 francs seulement, du fait de sa dévaluation naturelle et de la faible demande pour ce type de véhicule. Après avoir payé 1’000.- de commission au vendeur (et oui encore ça), et le remboursement du crédit de 14’000 francs restant, il ne me restait plus que 1’500 francs. Autant dire pas assez pour m’en payer une autre, heureusement que j’avais su garder un peu d’argent de côté.
Si je ne l’avais pas vendue, elle m’aurait coûté en tout 48 * 700 = 33’600 + 28’000 de crédit = 61’600 francs au total. Heureusement que j’ai anticipé et limité les dégâts après 2 ans.
Bon ok j’avoue, j’ai fait une connerie avec cette voiture… Mais je suis un bélier et j’ai souvent besoin de faire le test par moi-même et d’être confronté à un problème pour en chercher sa solution. Et j’avoue aussi que je me suis fait un beau cadeau avec cette voiture, je ne regrette rien finalement 😉
Moralité : ne jamais acheter un passif à crédit!
Mais attention à bien comprendre une chose : si j’avais utilisé ce crédit privé de 25’000.- dans le cadre de l’achat de l’appartement de l’exemple au-dessus, cette dette se serait transformée en bonne dette. Elle aurait contribué à mettre de l’argent dans ma poche! Certes, ça n’aurait pas été une opération fantastique parce que le cash-flow n’aurait été que de 600 – 583 = 17 francs, mais il est toujours positif.
Si j’avais pris ce crédit sur 72 mois, le coût mensuel aurait peut-être baissé à 450 francs et dans ce cas, me laisserait un cash-flow de 150.-, ce qui est déjà mieux.
Vous voyez la porte qui vient de s’ouvrir à vous avec ces exemples et la double utilisation de l’endettement à bon escient?
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Si vous voulez tester ces concepts de manière ludique, allez donc vous inscrire sur richdad.com et jouez au jeu gratuit en ligne cash-flow.
Il vous faudra quelques notions d’anglais pour comprendre comment le jeu fonctionne mais une fois que vous aurez acquis son fonctionnement, vous l’adorerez! Ce jeu a été fait Robert Kiyosaki et son équipe afin de donner une éducation financière gratuite au plus grand nombre de personnes (un jeu de plateau payant existe également).

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Moi c’est Seb. C’est moi qui suis derrière ce blog. Un type normal, devenu passionné par les finances personnelles il y a quelques années et qui a décidé de partager ses trouvailles et sa motivation au plus grand nombre au travers d’un blog.
J’écris comme je parle, sur un ton décalé et familier, et parfois moqueur. J’adore ça 🙂 Pour des infos plus détaillées sur moi, tu peux voir ma présentation complète dans cet article.
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